SAÏD OUARZAZ
SAÏD OUARZAZ
SAÏD OUARZAZ
Oeuvres
Biographie
Le daimôn de Ouarzaz
Dans les tableaux de Ouarzaz, on distingue souvent des figures de démons, au sens d’un génie familier, mi-homme mi-animal, un esprit qui nous accompagne. Socrate avait son daimôn qui lui soufflait des réponses. Platon, dans Le Banquet, revient sur ces êtres intermédiaires entre les hommes et les dieux grâce auxquels la divination et la magie sont possibles. On voit certains de ces êtres danser chez Tabal. Le daimôn de Ouarzaz est plus grand, plus fort.
Il peut envahir toute une toile et entraîner le spectateur avec lui. La force de l’oeuvre de Ouarzaz tient à ce génie tellurique. C’est lui qui nous conduit vers un monde que l’on dirait proche de celui de Jackson Pollock. Quand Pollock part de l’art occidental pour rejoindre la cosmogonie des Amérindiens, Ouarzaz part de sa terre pour rejoindre une abstraction qui joue du dripping et de techniques renouvelées (dilutions, taches et superpositions).
Dans sa cosmogonie, il y a de la place pour les génies et une certaine modernité. Les traces d’une tradition s’estompent et se noient dans un tourbillon vertigineux de couleurs mais l’énergie initiale ne se défait pas. Ce génie dionysiaque est parfois figuré mais toujours présent. C’est le génie de Ouarzaz qui mène la danse.
Alexandre Pajon
Historien