MARINE BOURGEOIS
MARINE BOURGEOIS
MARINE BOURGEOIS
Oeuvres
Biographie
« Mon parcours se déroule en spirale : il va des traits (1989) aux traits (1999).
L’entre temps est celui de l’avènement d’une forme et sa déconstruction progressive par la suite…Mais d’abord un travail de transformation de la matière : coupe, découpe, collage du jute usé ; transformant, ce travail parle de transformation. Il développe un sujet : l’élaboration d’une forme parfaite (ici, la forme du vêtement, de l’enveloppe). Cette forme est d’abord représentée : découpée, collée dans du vieux jute. Elle est ensuite présentée : le vêtement réel est collé sur un support et plus tard agrafé tel quel ; Cette forme est parfaite puisque aucune intervention ne lui est nécessaire. Par la suite une pratique de l’empreinte m’a amenée par paliers à la déconstruction de cette forme.
Ainsi, parvenue à ce point, suis-je résolument revenue au tracé des petits traits : une forme issue de l’informel y retourne selon un mouvement obligatoire, tel une loi. La forme est extériorité, enveloppe passagère. Demeure le rythme qui porte le geste du tracé. Le rythme est la qualité intrinsèque des formes biologiques, linguistiques, plastiques, musicales. Il est de l’ordre du dedans.
En 1989 les stries étaient tracées à la peinture à l’huile, elles recouvraient parfois toute la surface du tableau ou bien se développaient en bandes ou en rectangles ; c’était une écriture élémentaire. Une intention animait l’organisation de la surface du tableau. Je procédais par séries.
Aujourd’hui, et depuis 1999, j’utilise l’encre de Chine et suis entrée dans un hors séries : il s’agit bien de traits sans terme.
Le format du châssis (165 x 155 cm) correspond aux dimensions du corps les bras écartés. La toile est encollée puis retournée, ainsi l’encre est appliquée sur une matière nue.
Lors de séances quotidiennes je trace des lignes horizontales de petits traits. Cette simplification me permet de m’en tenir à l’essentiel : l’attention au présent dans sa corporéité.
Dans cette pratique, ayant élagué tout ce qui me semble anecdotique ou partiel, seul le geste du tracé, vissé à l’expérience de l’être, ne m’apparaît pas aléatoire. »