
Dans la tête de Monsieur G.
Monsieur G. présente « Tangerine Dream » et « Le voyage imaginaire », séries de portraits inspirées par son coup de foudre pour Tanger et la découverte d’Ibn Battouta, figure tutélaire de la ville. Ses œuvres sont exposées à Borj En Nâam et à la galerie Conil, et servent de fil rouge à la première édition Festival Ibn Battouta.
Singularité de sa démarche : Monsieur G. réalise ses portraits de façon numérique et en utilisant l’intelligence artificielle, mais témoigne d’une grande maîtrise de la composition, alliant références à la peinture classique et clins d’œil à aux créations contemporaines.
- Question : Qu’est-ce qui a influencé votre travail sur ces séries ?
M.G. : Tout d’abord je suis passionné d’art, et en particulier d’art brut et d’art outsider. Le Facteur Cheval et son Palais Idéal, Picassiette et sa maison, et tant d’autres partout dans le monde m’ont émerveillé. Ces artistes hors normes sont pour moi de véritables alchimistes qui transforment grâce à leur imagination débordante les matériaux pauvres en œuvres d’art ! J’ai eu la chance d’en croiser et en filmer un certain nombre tels que Jaber, Mister Imagination… Ils m’ont fait regarder le monde autrement, rendu curieux, libéré créativement et redonné goût à l’art en général. J’aime leur côté émotionnel, les accumulations, d’objets, de mots, de signes, de motifs… qui remplissent leurs œuvres de façon puissante et émotionnelle. Ils poussent à voir la beauté dans ce qui est souvent négligé, et c’est précisément ce que je cherche parfois à exprimer dans mes portraits. Ces formes d’art m’ont permis de donner une voix à des objets modestes, en les intégrant dans des compositions qui transcendent leur valeur matérielle.
- Q : Je crois savoir que vous avez été aussi beaucoup par la rue ?
M. G. : Chaque rue, chaque arrière-cour, chaque souk du Maroc et d’Afrique regorge de compositions visuelles involontaires. Des empilements de boîtes d’œufs aux couleurs vibrantes, des chariots surchargés d’objets hétéroclites, des alignements de tissus aux teintes éclatantes… Autant d’éléments du quotidien qui, lorsqu’on les observe avec sensibilité, se transforment en véritables installations artistiques spontanées. C’est fascinant et je les ai souvent photographiés.
Contrairement aux palettes chromatiques travaillées en art classique, ici les couleurs cohabitent librement. Elles vibrent sous la lumière du soleil, créent des harmonies inattendues et interagissent avec les textures de bois, métal ou plastique.
La surcharge, l’excès, et la répétition contribuent à une puissance esthétique qui capte l’œil et intrigue.
À l’instar des œuvres d’art brut qui puisent leur force dans des formes spontanées, ces empilements sont le fruit d’une nécessité plutôt que d’un calcul esthétique.
En les faisant exister autrement comme des parures des bijoux, je cherche à révéler leur qualité sculpturale et picturale. On pourrait établir des liens avec l’arte povera, qui magnifie les matériaux pauvres, ou avec la photographie plasticienne qui joue avec la mise en scène d’objets banals.
- Q : Votre travail photographique invite à voir ces objets avec une sensibilité nouvelle, à dépasser le regard touristique et folklorique pour percevoir leur richesse esthétique et sociale. À travers vos images, le spectateur est convié à une réflexion sur la beauté involontaire, sur l’ingéniosité visuelle du quotidien et sur la manière dont chaque coin de rue peut devenir une galerie à ciel ouvert. Certains objets que vous utilisez, comme les fruits ou les peluches usées, sont assez intrigants. Pourquoi ces choix ?
M. G. : Chaque matériau que j’intègre dans mes portraits raconte une histoire. Les fruits parlent symbolisent la vitalité et la fragilité, les peluches abîmées parlent du passage du temps, et les fleurs fanées ou bijoux fantaisie évoquent une beauté éphémère. Ces objets, souvent considérés comme insignifiants ou en fin de vie, deviennent des éléments puissants qui enrichissent l’identité visuelle de mes personnages et rendent hommage à la mémoire et aux récits personnels.
- Q : Vous avez également évoqué des influences comme le surréalisme et le travail de Jean Dubuffet. Pouvez-vous en dire plus à ce sujet ?
M. G. : Le surréalisme, avec ses accumulations d’éléments disparates, m’a poussé(e) à brouiller les frontières entre réalité et imagination. « Tangerine Dream » peut être interprété comme un rêve où des objets ordinaires deviennent extraordinaires. Quant à Jean Dubuffet, pionnier de l’Art Brut, son approche de l’authenticité brute et de l’humanité résonne profondément avec ma vision artistique. C’est un de mes artistes préférés. J’aime aussi explorer dans certaines de mes images l’artisanat vernaculaire et populaire, qui reflète la durabilité et le savoir-faire local.
L’INSPIRATION CLASSIQUE, APPLIQUÉE AU CONTEXTE CONTEMPORAIN
- Q : Une autre de vos inspirations est la peinture classique. Qu’est-ce qui vous a conduit à travailler autour de celle-ci pour vos créations numériques ? Et en quoi cette esthétique classique trouve-t-elle une résonance dans le contexte contemporain ?
M. G. : Depuis toujours, la peinture classique exerce sur moi une fascination profonde. C’est un art qui, à travers les siècles, a su capturer non seulement l’apparence, mais l’âme des sujets qu’il représente. J’ai des origines flamandes et j’aime particulièrement les peintres de cette école du XVIIème siècle. À travers mon travail de création de portraits numériques, je me retrouve souvent influencé par ces maîtres. Le souci du détail, le jeu de lumière clair-obscur, la matérialité des textures, et même la profondeur d’un simple regard… Ces éléments, caractéristiques de la peinture classique, guident ma démarche.
- Q : Vous insistez beaucoup sur l’art de la pose. Pouvez-vous nous expliquer ce que représente une pose réussie dans votre travail et pourquoi c’est un élément central dans vos créations ?
M. G. : Dans la peinture classique, la pose d’un sujet n’est jamais laissée au hasard. C’est une forme de langage non verbal qui raconte une histoire ou révèle une émotion. Prenez La Joconde de Léonard de Vinci ou La Laitière de Vermeer : dans ces tableaux, chaque posture, chaque inclinaison de tête, porte une signification. Moi aussi, dans mes portraits numériques, je m’efforce d’insuffler à mes personnages cette qualité narrative à travers leur pose. Une posture peut transformer une simple image en un récit captivant, émotionnel.
- Q : Il est fascinant de constater à quel point, dans la peinture classique, le regard baissé peut transmettre des émotions profondes et subtiles comme l’introspection mélancolique dans les autoportraits de Rembrandt. Nombre de vos personnages semblent avoir le regard baissé. Que signifie cette posture pour vous et que cherchez-vous à transmettre à travers ce choix artistique ?
M. G. : Je crois que cette posture invite le spectateur à se concentrer sur l’intériorité du sujet. Dans mes créations numériques, le regard baissé revient souvent car pour moi, il évoque l’introspection, le mystère, et il établit une connexion silencieuse mais puissante avec le spectateur.
- Q : La lumière est essentielle dans votre travail, un héritage clair des maîtres classiques. Avec vos outils numériques, comment recréez-vous cet effet de clair-obscur dramatique ?
M. G. : Un autre héritage majeur de la peinture classique qui m’inspire est le clair-obscur. Caravage, Rembrandt, tous ces maîtres ont utilisé la lumière pour sculpter leurs sujets, leur donner une présence presque palpable. Dans mes créations, je cherche à reproduire cet effet. Mon travail de photographe et de réalisateur ont aiguisé mon œil. Je renforce en étalonnage l’intention donnée au préalable, les jeux d’ombres et de lumières afin de recréer cette ambiance dramatique et immersive, où chaque éclat de lumière semble presque tactile.
- Q : Dans vos portraits, votre travail, on remarque aussi cette obsession du détail. D’où vous vient cette minutie?
M. G. : Que ce soit dans les étoffes somptueuses des robes ou dans la texture subtile de la peau, la peinture dites « classique » excelle à rendre l’illusion du tactile. Les peintres comme Pieter de Hooch ou Jean-Léon Gérôme ont élevé la représentation des détails au rang d’art. Dans mon travail, j’essaie de capturer cette même essence. Chaque pli de tissu, chaque reflet doit transmettre une matérialité, une vie propre à l’image. C’est, je pense, cette attention aux détails qui donne à mes portraits une profondeur visuelle et sensorielle.
- Q : Parlons plus précisément de ce qui vous a inspiré pour la création de cette exposition consacrée à Ibn Battouta ? Et pourquoi avoir choisi de partir sur un « voyage imaginaire » plutôt qu’une reconstitution historique ?
M. G. : Ibn Battouta est, pour moi, bien plus qu’un personnage historique. Il incarne un esprit de découverte, de richesse culturelle et d’ouverture sur le monde. Lorsque j’ai commencé à travailler sur cette exposition, mon intention n’était pas de raconter fidèlement l’histoire, mais de réinterpréter son voyage à travers le prisme de mon imagination et des outils modernes.
Mes créations, bien qu’influencées par des cultures orientales et des traditions picturales, sont volontairement ancrées dans une vision contemporaine. Les personnages que j’ai imaginés sont colorés, exagérés parfois, mais ils servent à raconter une expérience sensorielle et émotionnelle, celle d’un voyageur entre rêve et réalité.
Mon travail, à la croisée des influences orientalistes et de la création numérique, s’inscrit dans une démarche profondément subjective : celle d’un artiste-conteur inspiré par les récits et l’esthétique du passé.
- Q : Vous mentionnez que votre travail est influencé par la peinture orientaliste. Qu’est-ce qui, dans ce courant artistique, vous inspire le plus pour vos créations numériques ?
M. G. : La peinture orientaliste a été une source majeure d’inspiration pour ce projet. J’ai toujours admiré l’attention portée aux détails, les couleurs vibrantes et les compositions riches que l’on trouve chez des peintres comme Jean-Léon Gérôme ou Eugène Delacroix. Mais au-delà de l’aspect visuel, c’est l’idée de la narration qui m’a particulièrement marqué. Ces œuvres, souvent imprégnées de récits mythologiques ou historiques, ne se contentent pas de représenter ; elles invitent le spectateur à s’imaginer des histoires, à rêver d’un ailleurs. J’ai voulu prolonger cet héritage en créant des personnages hautement imaginaires, presque fantastiques, que l’on imagine rencontrés par Ibn Battouta au fil de son voyage.
- Q : Vous avez écrit des textes narratifs à la première personne, comme si Ibn Battouta racontait ses rencontres avec ces personnages. Comment ces récits enrichissent-ils l’expérience des visiteurs ?
M. G. : En effet pour renforcer cette immersion, j’ai écrit des textes à la première personne, comme si Ibn Battouta lui-même avait rencontré ces personnages extraordinaires. Ces récits, affichés aux côtés de mes créations, permettent au spectateur de s’immerger davantage dans cet univers. Ils ne sont pas là pour restituer la vérité, mais pour éveiller l’imagination et offrir une expérience plus intime et personnelle.
- Q : Vous avez décidé d’ajouter une dimension sonore avec de la musique soufie. Pourquoi ce choix, et comment cela complète-t-il l’expérience visuelle de l’exposition ?
M. G. : La musique soufie joue également un rôle clé dans cette exposition. Elle vient prolonger l’expérience visuelle en y ajoutant une dimension sonore et spirituelle. Le soufisme, avec son aspect méditatif et sa quête d’élévation, me semblait parfaitement en phase avec le voyage intérieur que je voulais offrir à travers cette exposition. C’est une façon d’ancrer l’expérience dans un univers sensoriel complet.
ART ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
- Q : Expliquez-nous comment vous travaillez avec les nouveaux numériques et génératifs ?
M. G. : Il est important de souligner que l’utilisation de l’IA pour la création artistique nécessite des compétences spécifiques et une compréhension approfondie des outils et des techniques :
• Conception et préparation : Avant même de commencer à utiliser les outils d’IA, un artiste doit avoir une vision claire de ce qu’il veut accomplir et doit souvent passer par une phase de conception et de préparation. Étant réalisateur de profession, j’ai adopté une méthodologie bien particulière. Lorsque j’ai l’idée d’une série, je réalise en premier lieu un moodboard comme le font les designers, les architectes, les stylistes… Puis dans un second temps, je rédige de façon précise mes prompts, qui sont des textes qui décrivent l’image que l’on désire créer. La rédaction de ceux-ci nécessite une bonne connaissance de la machine utilisée et de son langage spécifique. Mes expériences de réalisateur et de photographe m’aident aussi beaucoup à indiquer des termes techniques et de direction artistique concernant la lumière, la profondeur de champ… la rédaction étant en anglais, il est important de trouver les bons termes.
• Maîtrise des outils : Manipuler les outils d’IA de manière efficace nécessite du temps et de l’apprentissage, tout comme l’apprentissage de n’importe quel autre médium artistique.
• Curation et ajustements : Une fois l’œuvre générée, l’artiste doit souvent passer par une phase de curation, d’ajustements et de retouches pour atteindre le résultat souhaité. Pour ma part je retravaille les détails, mais aussi beaucoup l’étalonnage des couleurs, de la lumière…
• Innovation et créativité : L’IA peut être un outil puissant pour inspirer de nouvelles idées, mais la véritable créativité et l’innovation proviennent toujours de l’artiste humain.
- Q : Que répondriez-vous aux détracteurs qui disent que créer avec l’Intelligence Artificielle ne relève pas de l’art ?
M. G. : Je crois qu’ils se trompent et que c’est important de rappeler que les éléments intangibles de l’art, de l’intention à l’inspiration, en passant par l’imagination et l’émotion demeurent et demeureront profondément humains, et ce, quelque-soit le médium artistique utilisé par l’artiste.
Aujourd’hui, l’art n’est pas défini par la technique, mais par la volonté d’une personne d’exprimer un message et de rencontrer son public. Or les algorithmes ne peuvent pas, pour le moment, avoir d’intention, d’autonomie propre à créer, puisqu’ils sont toujours développés par un humain. Cependant, l’IA générative ouvre de nouvelles perspectives pour les artistes en leur offrant des possibilités techniques et esthétiques inédites.
Concrètement, elle révolutionne les processus créatifs en facilitant certaines étapes de la création et en élargissant le champ des possibles.
- Q : Que vous inspirent les problèmes écologiques et de droits d’auteur liés à l’utilisation des outils génératifs ?
M. G. : Je suis bien sûr conscient des problématiques que soulève l’IA, tant au niveau environnemental que sur la menace de la destruction des emplois. En tant que professionnel du secteur de l’audiovisuel et du cinéma, étant photographe et réalisateur, je suis moi-même concerné par ces enjeux. Nombre de mes amis sont des directeurs de la photo, des chef-opérateurs, des comédiens qui font du doublage de films, des créateurs d’effets spéciaux, des décorateurs, des costumiers…, Je fais partie de la SCAM et de la SACD, des organismes qui luttent pour la défense des droits d’auteur, et des avancées sur la protection et la rémunération des artistes ont déjà été faite.
J’ai aussi décidé de ne pas utiliser les outils génératifs à des fins publicitaires, mais seulement à des fins artistiques. Je m’interdis aussi par exemple d’utiliser l’IA pour créer des starters packs ou des apps futiles.
Comme je l’ai expliqué précédemment, ma méthodologie de travail va dans le sens d’une approche raisonnée et à l’économie de ces outils. La pellicule aussi est précieuse et onéreuse. J’ai toujours réfléchi avant de filmer ou de photographier. J’ai gardé cette approche quand le numérique est arrivé. Mon métier m’a appris à m’adapter et à toutes les nouvelles technologies, et à chaque fois en tirer le bénéfique.
- Q : Est-ce que vous auriez des livres, des expos sur l’IA à nous conseiller ?
M. G. : Je vous conseille tout d’abord de lire l’excellent ouvrage d’Ann Massal, penseuse, artiste et photographe, qui à travers son livre-photo, autant essai philosophique que regard critique, démontre qu’en visant juste, on peut produire une œuvre d’art, quel que soit le médium utilisé. Un autre ouvrage très intéressant est celui d’Hugues Dufour, game designer, directeur créatif et scénariste, intitulé « L’art face à l’IA. Vers un imaginaire augmenté ». Selon lui, la collaboration des langages informatiques et les expérimentations menées par les artistes vont contribuer à façonner une IA plus harmonieuse qu’elle ne transforme avant irrémédiablement notre société. Et il précise que à cette condition que nous échapperons à la « honte prométhéenne », ce sentiment qui nous étreint lorsque nous nous sentons surpassés par une machine que nous avons créée.
Sinon je vous incite à consulter l’Insta de Jean-Jacques Balzac, un architecte qui pratique l’IA pour créer des magnifiques environnements entre art et architecture, et aussi celui d’Erik Bullot, cinéaste, écrivain et chercheur, qui à travers une série à tenter de donner forme avec 12 magnifiques images aux visions utopiques intitulés «Cinéma Vivant» du poète symboliste Saint-Pol-Roux. Et si vous êtes de passe à Paris, je vous conseille d’aller voir la passionnante exposition « Le Monde de l’Art selon l’IA » au Jeu de Paume, qui dure jusqu’au 21 septembre.
Une autre figure de la photographie contemporaine, artiste plasticien, théoricien, critique, enseignant, Joan Fontcuberta, s’interroge sur la disparition de l’analogique et sur la révolution à venir, ce qu’il nomme la post-photographie, c’est-à-dire tout ce que le numérique a entraîné dans le traitement et la notion même d’image. Pour lui, « La photographie n’est pas esclave du monde réel, et il ne s’interdit rien ». Dans sa série e-Herbarium, il revisite les illustrations botaniques dans un monde post-industriel grâce à l’IA, tout en rendant un hommage ironique au photographe allemand Karl Blossfeldt.
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- Q : Quelle est la réflexion que vous souhaitez transmettre à travers vos œuvres ? En conclusion, que souhaitez-vous que les visiteurs retiennent de vos créations ?
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M. G. : Mon travail est une célébration de la diversité culturelle, de la mémoire et de l’ordinaire sublimé. À travers ces portraits, je cherche à réinventer les narrations culturelles, magnifier ce qui semble insignifiant et transformer les matériaux humbles en quelque chose de précieux. C’est une invitation à réfléchir sur la valeur des choses, sur l’héritage que nous portons, et sur l’importance de sublimer ce qui fait partie de nos vies quotidiennes.
À travers mes œuvres, je ne cherche pas à reproduire fidèlement les techniques classiques, mais à m’en inspirer pour les réinterpréter dans un contexte contemporain. Mon travail, influencé par ces traditions, est aussi une exploration des possibilités qu’offre la technologie. Finalement, je vois ma démarche comme une tentative de rendre hommage à ces grands maîtres, à ce grand explorateur qu’était Ibn Battouta tout en offrant une expérience visuelle ancrée dans notre époque.
En conclusion, que souhaitez-vous que les visiteurs retiennent de vos créations ?
L’art est un objet de contemplation, de réflexion, d’abandon, où l’on s’extrait le temps d’un instant des préoccupations fonctionnelles pour rentrer dans le royaume de l’émotion, du sensible et de l’intelligence. Ce que je souhaite simplement c’est que les visiteurs ressentent, je dirais : une part de rêve, de merveilleux, qui fait écho en eux, les touche, les émeut, mais c’est déjà beaucoup.
Et pour conclure j’aimerais citer cette belle phrase de Picasso : « Si tu peux l’imaginer c’est réel ».